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II – LA BIOLOGIE DES TERMITES PRESENTS SUR LE TERRITOIRE METROPOLITAIN

II – LA BIOLOGIE DES TERMITES PRESENTS SUR LE TERRITOIRE METROPOLITAIN

Les termites sont les seuls représentants de l’ordre des isoptères (deux paires d’ailes identiques) et les seuls insectes sociaux non hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis).

En France les termites que l’on retrouve appartiennent à la famille des rhinotermidités (réticulitermes) et des Kalotermitidés (kalotermes).

Les hyménoptères possèdent toujours deux paires d’ailes membraneuses (d’où leur nom qui vient du grec hymen qui veut dire membrane). L’aile antérieure est couplée à l’aile postérieure par une multitude de petits crochets disposés en une rangée sur le bord antérieur de l’aile postérieure. Les termites sont des insectes dits « hétérométaboles » la croissance se fait progressivement, par mues successives, et ce jusqu’au stade adulte.

Les ouvriers assurent les besoins alimentaires de l’ensemble de la colonie en transmettant de la bouche à la bouche les aliments ingurgités et modifiés, cela s’appelle la trophallaxie.

On trouve seulement deux espèces en Europe, il s’agit des termites Kalotermes et Réticulitermes pour 2600 espèces recensées dans le monde.

Kalotermes :

Les termites du genre Kalotermes sont des termites dits de bois sec qui vivent en petites colonies, le plus souvent à l’intérieur de souches ou de ceps de vigne. Ils sont endémiques du pourtour méditerranéen, et ne sont représentés que par une seule espèce, les Kalotermes flavicollis.

Reticulitermes :

Les Reticulitermes sont des termites souterrains, qui se nourrissent de la cellulose sous toutes ses formes (bois, papier, carton).

Ce sont les termites les plus abondants en milieu naturel, leurs colonies pouvant compter plusieurs dizaines de milliers d’individus et s’étendre sous terre sur quelques dizaines de mètres. 

Dans les DROM (départements et régions d’Outre-Mer) :

Termites souterrains :

Dans les Départements d’Outre-Mer, les espèces de termites souterrains provoquant des dégâts dans les bâtiments sont nombreuses et très actives. Les conditions climatiques favorisent leur développement.

On rencontre essentiellement trois genres :

      • Coptotermes : Réunion, Guyane, Guadeloupe 
      • Prorhinotermes : Réunion 
      • Heterotermes : Guyane, Guadeloupe, Martinique

Termites de bois secs :

Les espèces rencontrées appartiennent au genre Cryptotermes dans tous ces départements, et au genre Incisitermes aux Antilles. 

Leurs besoins en eau sont peu importants. L’humidité des bois « secs à l’air  » peut suffire à assurer leur développement.

De l’extérieur les signes de leur activité sont peu évidents. On décèle les infestations par la présence de petits tas d’excréments en forme de petits granulés de 0,5 mm à 1 mm de diamètre environ, de la couleur des bois attaqués, qui accumulés pendant un certain temps dans le nid sont rejetés à l’extérieur par des petits orifices à peine visibles.

Les termites du genre Cryptotermes nichent directement dans le bois dont ils s’alimentent, sans contact avec le sol, ils ne font pas de construction. Ce sont des termites de bois sec dont les colonies sont moins populeuses que celles des genres souterrains, mais cela ne les rend pas moins dangereuses pour le bois d’oeuvre.

Termites arboricoles :

Certaines espèces de termites à nids épigés (souvent sur les arbres) peuvent provoquer des dégâts importants. 

Elles appartiennent au genre Nasutitermes.

Ces espèces construisent des galeries tunnels et des nids sur les troncs d’arbres, les branches ou dans les constructions. Elles passent également par des réseaux de galeries souterrains pour exploiter des végétaux ou s’attaquer aux maisons.

Nasutitermes : Guyane, Guadeloupe, Martinique.

Les soldats ont une tête piriforme (en forme de poire) qui leur permet de projeter une sécrétion défensive collante et irritante sur leurs ennemis, en général des fourmis.

Les termites souterrains qu’on peut rencontrer en Europe appartiennent donc tous au genre Reticulitermes, ce genre étant par ailleurs présent en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie. Ces termites colonisent naturellement les forêts des zones tempérées, où ils jouent un rôle essentiel dans le recyclage du bois mort.

Il faut cependant noter que le mode de propagation de l’espèce Réticulitermes santonensis (ou termite de Saintonge) est étroitement lié à l’activité humaine. Si cette espèce se rencontre aujourd’hui fréquemment dans de grandes agglomérations telles que Paris ou Bordeaux, son extension dans la nature se restreint à quelques forêts côtières de la façade atlantique.

Les termites sont des insectes xylophages. Ils dégradent le bois et tout autre matériau contenant de la cellulose, qui constitue la base de leur alimentation (papier, carton, certains tissus, etc.)

Leur habitat naturel est la forêt, où ils participent activement au recyclage de la matière végétale morte. 

Par conséquent, le statut de « ravageur » qui leur est fréquemment attribué ne s’applique en réalité que dans les cas d’infestations des ouvrages nés de la main de l’homme (bâtiments, aménagements extérieurs, etc.).

Les termites sont des insectes sociaux, formant des colonies organisées en castes. Ouvriers, soldats, nymphes, reproducteurs et larves cohabitent et interagissent perpétuellement via des modes de communication complexes et élaborés (signaux chimiques, échanges alimentaires, etc.).

La caste ouvrière représente la très grande majorité de la colonie (en moyenne 90 à 95 % des individus dans le cas des termites souterrains rencontrés en métropole).

Ce sont les ouvriers qui occasionnent des dégâts aux bois, qu’ils soient stockés humides à même le sol ou secs et mis en oeuvre.

Les essences métropolitaines sont presque toutes sensibles aux attaques de termites, qui dégradent toutes les parties du bois (aubiers et bois de coeur).

L’activité des termites est à l’origine de nombreux sinistres dans les zones infestées.

La perte de matière consécutive à la colonisation d’un bois par les termites peut, dans des cas extrêmes, le rendre rapidement inapte à assurer son rôle et provoquer des ruptures de parties d’ouvrages.

Les différentes espèces de termites présentes en France

En France métropolitaine, 6 sous-espèces de termites ont été décrites. Parmi elles, cinq sous-espèces de termites sont souterraines et appartiennent au genre Reticulitermes et une sous-espèce de termite est dite de « bois sec » Kalotermes flavicolis.

Une seconde sous-espèce de termites de « bois sec » tropicale importée, Cryptotermes brevis, est parfois découverte dans des habitations (une douzaine de cas recensés). Cette espèce ne se développe cependant pas et ne circule pas naturellement sous les climats tempérés.

Les Termites souterrains

Les termites souterrains vivent dans le sol et remontent dans le bois dont ils se nourrissent. Ils appartiennent au genre Reticulitermes (famille des Rhinotermiditès). Cinq espèces vivent sur le territoire français et s´attaquent aux bois mis en oeuvre dans les bâtiments :

      • Reticulitermes flavipes (termite de Saintoge)
      • Reticulitermes grassei
      • Reticulitermes banyulensis
      • Reticulitermes lucifugus
      • Reticulitermes urbis
      • Reticulitermes flavipes (anciennement Réticulitermes santonensis)

Le termite de Saintonge vit en conditions naturelles entre le nord de la Gironde et la Vendée, il sévit également dans des départements plus nordiques (Vallée de la Loire, Bretagne, Normandie, Région parisienne, Centre et Nord), il remonte la Garonne et le Tarn (Albi) et suit la côte jusqu´au Pays basque. Cette espèce s’est implantée en Charente Maritime il y a plusieurs siècles, elle est originaire d’Amérique du Nord. Elle peut se distinguer des suivantes par quelques particularités morphologiques, décelables à l’aide d’une loupe binoculaire.

Reticulitermes grassei

Le termite des Landes vit essentiellement dans les forêts du bassin aquitain et de la Charente Maritime, mais quelques infestations ont été signalées en zones urbaine de régions situées plus au nord (Poitou-Charentes, Centre).

Reticulitermes banyulensis

Le termite de Banyuls, vit dans le Roussillon et s’est désormais répandu jusqu’à Marseille.

Reticulitermes lucifugus

Il vit dans les forêts côtières provençales, à partir de La Ciotat jusqu´à la frontière italienne. Sa sous-espèce, Reticulitermes lucifugus corsicus se rencontre en Corse et en Sardaigne, ainsi que ponctuellement sur le continent (en zones urbaines).

Reticulitermes urbis

Une espèce de termite, nouvellement décrite en 2003, a été découverte en zones urbaines dans le sud-est de la France (de la région de Marseille à l’ouest jusqu’à l’Italie à l’est). Il s’agit également d’une introduction accidentelle, probablement d’Europe du sud-est.

Les termites souterrains du genre « Reticulitermes » forment des colonies diffuses dans le sol.

Leur aliment de prédilection est le bois mort, mais ils peuvent s’attaquer à tout matériau contenant de la cellulose.

Les reproducteurs peuvent s’installer directement dans le support qui fait office de source de nourriture. Plusieurs sites de nourrissage peuvent être exploités, bûchers, souches, clôtures, maisons, communiquant entre eux par un réseau de galeries.

La présence d’eau est obligatoire pour le développement des colonies. La présence de termites dans les régions méridionales de la France démontre la préférence de cet insecte pour des températures ambiantes élevées.

Si celles-ci peuvent lui être apportées par le climat, elles peuvent aussi lui être artificiellement fournies par le chauffage urbain.

Les Termites de bois secs

Les termites de bois secs nichent directement dans le bois qu’ils consomment.

Une seule espèce vit naturellement en France métropolitaine et appartient au genre Kalotermes (famille des Kalotermiditès).

Le Kalotermes flavicollis, appelé aussi le termite à cou jaune, se rencontrent essentiellement dans les départements du pourtour méditerranéen. Sa présence dans les bâtiments est anecdotique, et son développement a peu de conséquences économiques en comparaison avec celles des termites souterrains.

Les Termites en métropole :

En France métropolitaine nous allons trouver deux genres de termites (Termites souterrains et Termites de bois sec) décomposés en sept sous-espèces.

      • Réticulitermes Lucifigus (sous espéces : Réticulitermes Lucifigus Corsicus)
      • Réticulitermes Grassei
      • Réticulitermes Santonensis
      • Réticulitermes Banyulensis
      • Réticulitermes Urbis

      • Les termites se nourrissent essentiellement de cellulose qu’ils vont trouver dans le bois mais aussi dans le carton, le papier,…
      • Ils vivent en colonies dans une termitière le plus souvent dans le sol (souterraine).
      • Les termites ne résistent pas à un gel prolongé des sols (cas qui ne se présente pratiquement pas en métropole).
      • Ils se déplacent à l’abri de la lumière

      • Les Kalotermes Flavicolis (présence naturelle sur le pourtour du bassin méditerranéen)
      • Les Cryptotermes (leur présence est anecdotique en métropole)

Biologie :

Nécessité d’une source d’eau :

La présence de termites nécessite la possibilité d’un approvisionnement en eau. C’est pour cela que leur présence est noté généralement dans les régions humides, ou dans des agglomérations situées à proximité d’un cours d’eau ou sur des sites où la nappe phréatique est à une faible profondeur.

Température élevée :

La présence de termites sous  les latitudes tropicales, équatoriales, méridionales et notamment en France démontre les besoins de température ambiante élevée. Si cette température peut être assurée par le climat, elle peut l’être  également par la présence de chauffage urbain.

Habitat :

La colonie est située dans le sol, où elle trouve l’eau indispensable à sa vie. La termitière qui abrite le Roi et la Reine sert de camps de base, d’où les jeunes larves, les nymphes , les soldats et les ouvriers rayonnent à la recherche d’aliments , circulant dans des galeries à l’abri de la lumière.

Ces galeries toujours propres (absence de vermoulure) peuvent être creusées ou bâties.

Les galeries creusées :

Elles sont creusées dans le sol, le bois, les matières plastiques ou le plâtre.

Les galeries bâties :

Elles sont réalisées à partir de mélange de terre, de particules de bois, d’excrément et de salive, posées sur des matériaux plus durs ne pouvant être forés comme le béton, le ciment, la pierre. Ces galeries forment un réseau de cordonnets (petits cordons) courant sur les parois.

Pour pénétrer dans les bâtiments, les termites bâtissent leur chemins à travers les fissures, les joints de dilatation ou d’étanchéité, dans les gaines et goulottes électriques (créant parfois des courts-circuits)

Leurs propagations se font par :

Il a lieu une fois par an entre mars et mai (au printemps).

Au printemps, les adultes essaiment afin de coloniser de nouveaux territoires. La plupart restent cependant à proximité du point d’envol, les termites étant de mauvais voiliers. Les couples qui se forment à cette occasion peuvent fonder de nouvelles colonies.

C’est la formation d’une nouvelle colonie lorsqu’il y a une rupture accidentelle du couple primaire avec le reste de la colonie, rupture dû à des déplacements de bois, de carton voir de terre (transport terre végétale, remblais…).

Il faudra un nombre suffisant d’individus afin que se reforme une nouvelle colonie.

C’est la formation d’une nouvelle colonie après séparation de la colonie mère. Si chacune possède déjà des adultes reproducteurs, elles évoluent d’emblée de manière indépendante. Si une de ces colonies est dépourvue de reproducteurs, des néoténiques apparaissent et assurent ainsi sa survie.

Dans le schéma précédent, on peut voir que seuls les sexués ailés (reproducteur primaire) et les néoténiques (reproducteur secondaire) peuvent donner des oeufs.

Il n’y a qu’un couple d’individus sexués par colonie : le roi et la reine. Ces imagos, en cas de mortalité ou de bouturage de la colonie, peuvent être remplacés par des « néoténiques » mâles et femelles dits sexués de remplacement.

Ce sont des individus qui ont la même morphologie que les nymphes ou les ouvriers dont ils se distinguent par une légère pigmentation sur la tête, le thorax et l’abdomen sont plus important.

Il peut exister plusieurs néoténiques de remplacement dans une même colonie.

On peut voir que :

      • Les sexués primaires se reproduisent après essaimage.
      • Les sexués secondaires servent de reproducteurs lors de bouturage ou marcottage.
      • Les nymphes donnent les sexués
      • Les ouvriers s’occupent de bâtir et de nourrir tout le reste de la colonie. Pour se déplacer, (vu qu’ils sont aveugles) ils suivent une piste grâce à un moyen chimique (phéromones) qu’ils déposent sur leur passage. Ils représentent 80% de la colonie.
      • Les soldats sont là pour défendre la colonie des prédateurs (fourmis, acariens…). Ils représentent 2% à 4% de la colonie.