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III – LES EFFETS NOCIFS SUR LA SANTÉ

III – LES EFFETS NOCIFS SUR LA SANTÉ

L’intoxication par le plomb des jeunes enfants, appelée saturnisme infantile, est un problème de santé publique en France.

L’ingestion ou l’inhalation de plomb est toxique. Elle provoque des troubles réversibles (anémie, troubles digestifs) ou irréversibles (atteinte du système nerveux).

Une fois ingéré ou inhalé, le plomb va pénétrer dans l’organisme et se stocker notamment dans l’os d’où il peut être libéré à retardement dans le sang.

L’absorption de plomb entraîne…

1) Chez l’enfant

Troubles psychomoteurs : retard intellectuel, agitation, irritabilité, troubles du sommeil, retard de croissance, anémie, atteinte du rein.

Une imprégnation saturnine chronique passe souvent inaperçue tout en compromettant l’avenir intellectuel de l’enfant.

L’intoxication des jeunes enfants résulte de l’ingestion ou l’inhalation de poussières ou de fragments de peinture provenant de la dégradation des murs, des portes et des montants de fenêtres.

2)Chez l’adulte

Anémie, colique de plomb (nausée, vomissements), paralysie de certains muscles de l’avant-bras et de la main, diminution des facultés intellectuelles, hypertension artérielle.

L’intoxication par le plomb touche également les travailleurs et les habitants lors des chantiers de réhabilitation de logements anciens, les travaux libérant des poussières de plomb en grande quantité.

Le rôle, les obligations et les responsabilités des différents intervenants en matière de prévention des risques liés au plomb dans les bâtiments et les habitations

Le saturnisme, une maladie à déclaration obligatoire

Le saturnisme chez les enfants mineurs est une maladie à déclaration obligatoire justifiant une intervention urgente. Dans tous les cas où la plombémie de l’enfant est supérieure ou égale à 50 μg/L (soit 0,24 μmol/L), le médecin prescripteur devra adresser dans les meilleurs délais, et après avoir prévenu l’autorité parentale, une copie de la fiche complétée par le laboratoire au médecin de santé publique de l’ARS, ou le cas échéant au médecin désigné par le préfet (pour la première plombémie qui atteint 50 μg/L). Le seuil de plombémie déclenchant une déclaration obligatoire était de 100 μg/L avant le 17 juin 2015 (date d’entrée en vigueur de l’arrêté du 8 juin 2015).

En cas de découverte d’un cas de saturnisme chez une personne mineure (plombémie atteignant 50 μg/L), une procédure d’urgence est déclenchée.

Une enquête environnementale est menée par l’Agence régionale de santé ou le Service communal d’hygiène et de santé pour identifier les sources d’intoxication. Dans ce cadre un diagnostic portant sur les revêtements des immeubles fréquentés par la personne mineure (diagnostic du risque d’intoxication par le plomb des peintures ou DRIPP) peut être effectué.

Pour cela le diagnostiqueur devra disposer d’une certification avec mention.

3)Métabolisme du plomb

Les principaux organes cibles sont le système nerveux central, les reins et le système hématopoïétique.

Le plomb est absorbé par voie digestive (40 %-60 % chez l’enfant).

L’absorption est augmentée par la carence en fer et en calcium.

      • par voie respiratoire (poussières).
      • par voie sanguine (dans le cas de la transmission mère-foetus).

Le plomb se distribue dans les tissus mous de l’organisme (5 % à 10 %), dans les reins, le foie, la rate, le cerveau et dans le sang. La demi-vie du plomb (temps nécessaire à l’élimination de la moitié de la charge) est de 36 à 40 jours dans le sang et supérieure à 10 ans dans les os (jusqu’à 27 ans dans la corticale tibiale).

La plus grande partie du stock osseux de plomb est liée à l’os compact et ne produit pas d’effet toxique, mais le plomb peut être déstocké en cas de déminéralisation (ostéoporose, tumeur osseuse, fracture, immobilisation prolongée). La réserve de plomb biologique augmente pendant la grossesse et l’allaitement. Le plomb franchit facilement la barrière placentaire et, à la naissance, les plombémies de la mère et de l’enfant sont peu différentes.

L’excrétion du plomb est principalement urinaire, mais se fait également par les selles, la salive, la sueur, les cheveux et les ongles. L’excrétion lactée est faible et ne contre-indique pas l’allaitement maternel. Souvent aucun signe n’alertera l’entourage. Si des signes existent, ils ne sont pas nécessairement typiques du saturnisme : mal au ventre, mal à la tête, fatigue, troubles de la mémoire, troubles de l’humeur, problèmes scolaires…

Afin de prévenir les risques sanitaires, ou d’y remédier, il faut tout d’abord identifier les surfaces contaminées. Le plomb des peintures étant indécelable par simple observation, il est nécessaire de procéder à des analyses pour le localiser et déterminer sa concentration.

Plusieurs types d’analyse peuvent être effectués :

      • à l’aide de bâtonnets réagissant à la présence de plomb(par changement de couleur) qui donnent une indication. Cette analyse de donnant pas de mesure chiffrée de la concentration de plomb dans la peinture nous ne l’utiliserons pas.
      • à l’aide des appareils portables à fluorescence X qui donnent des résultats immédiats (exprimée en mg/cm2) et qui permettent de réaliser le nombre de mesures nécessaires.
      • à l’aide d’une analyse en laboratoire, après un prélèvement d’échantillon, qui donne une mesure en mg/g de plomb total ou en mg/g de plomb acido-soluble suivant la technique utilisée.